27 janvier 2012
5
27
/01
/janvier
/2012
00:15
Je vais vous emmener à l'Observatoire de Saint-Michel en Haute-Provence.
Ce ne sera pas une visite rébarbative scientifique, égrenant des chiffres et des noms savants, mais une promenade comme vous la feriez en touriste-visiteur.
Certains d'entre vous doivent déjà connaître et peut-être que d'autres auront envie d'aller voir "pour de vrai".
Quand on s'approche, au milieu des chênes surgissent des coupoles, sorties de nulle part comme des champignons géants.
Elles abritent les instruments des astronomes.
C'est un observatoire qui a été construit en 1937 et il a été pendant longtemps le plus grand d'Europe.
Il reçoit des astronomes-chercheurs de toutes les nationalités.
En tant qu'astrophysiciens ils travaillent sur des sujets divers et chacun d'eux est responsable d'une minuscule portion d'un phénomène universel ce qui représente une très grande responsabilité.
Parmi les télescopes, il y a une star "le 193" qui mesure dix mètres de haut et possède un diamètre d'un mètre quatre-vingt-treize.
Il est connu dans le monde entier et les gens viennent de loin pour le voir.
Son spectographe analyse la couleur et le mouvement des étoiles.
Ce sont les analyses de ce télescope qui ont permis de découvrir, en 1995, la première planète hors du système solaire.
En ce moment, ce n'est pas le plus grand du monde, mais il a une telle précision pour détecter très rapidement le moindre mouvement céleste, même le plus infime, qu'il compte beaucoup pour les scientifiques.
Il bénéficie d'un contexte presque idéal.
Le Mistral se charge de faire le ménage rapidement dans le ciel permettant une fantastique ouverture sur notre espace sans pollution lumineuse.
Il est à proximité de Manosque et les 24 000 habitants peuvent se permettre de faire très souvent des voeux en regardant les nombreuses étoiles filantes.
On compte environ 250 à 300 nuits favorables, c'est sans aucun doute la voûte céleste la plus pure d'Europe.
C'est en permanence un festival de nébuleuses épiques et de milliards d'étoiles, de quoi convertir à l'astronomie les agnostiques, les athées, les apathiques ou les croyants indécis.
Il y a souvent et régulièrement des portes ouvertes au public pour faire des visites ou assister à des conférences.
La région est d'une beauté permanente, un enchantement.
Au printemps, elle est parfumée par les lavandes et les fleurs.
En été, ce sont les cigales qui chantent, jusqu'à ce qu'on se bouche les oreilles pour pouvoir dormir un peu.
En automne, il y a des hêtres et des chênes qui semblent changer de couleurs sans arrêt.
En hiver, on peut éventuellement goûter à la cuisine traditionnelle du coin.
(L'observatoire à la tombée de la nuit)
Pas besoin d'aller au Chili où ailleurs pour observer les étoiles de notre univers dans un ciel fluide et pur qui par moment laisse entrevoir une certaine silhouette... comme un château médiéval perché sur son piton rocheux
OHP. (2)