Le Vase de soissons.
En 487, Clovis a hérité du royaume de son père et il n'avait qu'une envie : conquérir d'autres territoires, surtout ceux des Wisigoths.
Pourtant...
Il décide de s'attaquer d'abord aux possessions romaines comme celle de Soissons où le général Syagirus s'était établi.
Dans les "Dix livres" de Grégoire de Tours, intitulé de façon bizarre et incorrecte "Histoire des Francs", on trouve le récit que je vais écrire :
- Au cours de chaque prise sur l'ennemi, les soldats de Clovis en profitaient pour piller les lieux, réunir tout leur butin et le distribuer en parts égales, selon un rituel établi depuis longtemps.
A Soissons, Clovis a réclamé un vase liturgique pour le rendre à un un prélat.
Un soldat Franc a contesté et protesté contre cet abus de pouvoir et il a frappé le vase pour le détruire.
Ce geste a été pour Clovis une terrible épreuve et c'est avec beaucoup de honte qu'il est allé rendre ce vase à l'archevêque très heureux de récupérer cet objet volé.
On comprend bien qu'il voulait s'attirer les bonnes grâces du Haut Clergé de la Gaule en satisfaisant cette requête émise par un évêque.
Un an plus tard, Clovis passait ses troupes en revue et il s'est retrouvé face au soldat qui avait endommagé le vase.
Il lui a reproché la négligence de sa tenue, il lui a pris ses armes , les jetant par terre, l'obligeant à les ramasser.
Cet évènement est devenu un des plus célèbres épisodes de l'histoire des Francs.
Est-ce une histoire mythifiée ?
Cet évènement a-t-il vraiment eu lieu ?
Les historiens reconnaissent que cette altercation est sans aucun doute authentique mais elle a vraisemblablement été exagérée par le chroniqueur, Grégoire de Tours, un habitué des récits légendaires.
Ce vase, soit-disant brisé était toujours présent bien après la mort de Clovis.
L'évêque de Reims (identité non-révélée dans les écrits de Grégoire de Tours) en parle dans son ouvrage "Le testament de Saint Rémi".
Cet objet précieux " était en argent et en asssez bon état" écrivait-il.
C'était un objet beau et lourd.
Au-delà de ces considérations divergentes sur l'épisode du vase cassé ou pas cassé, on trouve de précieux renseignements sur le caractère de Clovis, ses intentions de montrer sa supériorité à ses guerriers et sur le comportement des soldats Francs.
Le roi leur rappelle qu'il a le droit de vie et de mort sur tous ses sujets en tant que chef de guerre et il a confirme cette autorité en frappant le soldat qui l'a offensé.