31 mars 2013
7
31
/03
/mars
/2013
00:15
La mémoire.
("La mémoire est une faille dans le temps présent.")
("C'est une bien triste mémoire que celle qui ne fonctionne qu'à rebours." Lewis Carroll)
La mémoire est une faculté de se rappeler le passé, elle comporte plusieurs degrés.
Seulement ?
("La mémoire est une faille dans le temps présent.")
("C'est une bien triste mémoire que celle qui ne fonctionne qu'à rebours." Lewis Carroll)
La mémoire est une faculté de se rappeler le passé, elle comporte plusieurs degrés.
Seulement ?
Pas si certain !
La mémoire peut, ainsi que le découvre le narrateur du "Temps retrouvé" de Marcel Proust, révéler la dimension spirituelle et esthétique du passé.
La mémoire peut, ainsi que le découvre le narrateur du "Temps retrouvé" de Marcel Proust, révéler la dimension spirituelle et esthétique du passé.
Plus que la simple restitution d'un moment du passé, la mémoire est la possibilité , pour quelques instants, de saisir le sens du passé.
La mémoire ne serait-elle qu'une restitution affaiblie de ce qui a été vécu ?
Pas si certain non plus !
La nature de la mémoire est problématique dans son rapport au corps parce qu'on peut être tenté de la réduire à un mécanisme cérébral, adoptant ainsi un point de vue matérialiste.
- " Des souvenirs se conservent comme des photos dans une boîte et une simple lésion neurologique a pour effet de les réduire considérablement."
(je ne sais toujours pas qui a écrit ça !)
Henri Bergson a eu le premier l'idée de penser la mémoire comme étant la conscience même et non une fonction matérielle du cerveau.
Celui-ci n'étant que l'organe de l'action et de la sélection de ce qui n'est pas utile et toujours selon Bergson en cas d'atteinte de la mémoire, c'est seulement cette fonction qui est lésée et non la mémoire elle-même.
Il se base sur l'observation de certaines pathologies pour étayer son argumentation, lorsque le cerveau ne peut plus réactiver les souvenirs utiles c'est l'amnésie et quand il ne parvient plus à opérer une sélection c'est l'hypermésie.
Mais dans les 2 cas la mémoire ne disparaît pas avec l'atteinte cérébrale, il lui manque seulement la fonction organique pour la déployer normalement.
Dans la mythologie grecque les âmes qui ont oublié les consignes divines sont condamnées à recommencer toujours le même cycle d'épreuves, rendant ainsi leur supplice sans fin, tel Sysiphe poussant son rocher !
L'oubli efface tout et s'apparente en cela à la mort
Il faut donc évoquer le statut paradoxal de l'oubli souvent posé comme une imperfection ou un manque.
Il est pourtant aussi la condition même de la mémoire puisque pour se souvenir, il faut être en mesure d'oublier.
L'oubli n'a pas qu'une fonction.
Pour Nietzsche la mémoire alourdit l'existence de celui qui se laisse étouffer par son passé parce qu'il ne sait pas voir en lui autre chose qu'une fatalité.
L'oubli n'a pas qu'une fonction.
Pour Nietzsche la mémoire alourdit l'existence de celui qui se laisse étouffer par son passé parce qu'il ne sait pas voir en lui autre chose qu'une fatalité.
L'humain qui se souvient s'expose au ressentiment contre le temps et son caractère irréversible.
Seule une certaine dose d'oubli lui permet de vivre.
Peut-on vivre sans oublier ?
Oublier sans oublier !
Souvenirs ou obsessions ?
Lorsqu'on oublie un nom, c'est souvent un autre nom qui nous vient à l'esprit.
Lorsqu'on oublie un nom, c'est souvent un autre nom qui nous vient à l'esprit.
Freud pensait que ce phénomène n'était pas dû au hasard, en effet, l'oubli est en nous plus un défaut de mémoire qu'un phénomène lié au refoulement.
Les souvenirs-écrans sont des souvenirs anodins qui viennent masquer ce que l'on voudrait oublier.
Il faut à tout prix se libérer du passé pour avancer !
Une mémoire totale, intégrale et sans porosité donnerait lieu à une paralysie de la pensée.